Ce colloque international est co-organisé par l’Institut des sciences et techniques de l’Antiquité (ISTA) et par le Centre Lucien Febvre (CLF) de l’université de Franche-Comté en partenariat avec la ville de Besançon. Il a pour objet de célébrer la culture classique et humaniste à l’époque des Granvelle, l’année où l’on fête le 500e anniversaire d’Antoine Perrenot de Gravelle (Besançon, 1517 – Madrid, 1586), homme d’État de tout premier plan et grand prélat. Fils de Nicolas Perrenot, un des plus puissants ministres de Charles Quint, il fut au côté de son père puis seul après sa mort, un fidèle serviteur de l’empereur et ensuite de son fils le roi d’Espagne Philippe II ; c’est en particulier sous ce règne qu’il fut ministre de la gouvernante des Pays-Bas (1559-1564), « ambassadeur d’Espagne » auprès du Saint-Siège (1565-1571 et 1575-1579), vice-roi de Naples (1571-1575), président du conseil d’Italie (1579), évêque d’Arras, (1538), archevêque de Malines (1561) puis de Besançon (1584) et cardinal (1561); il fut aussi mécène et collectionneur.

Si l’intérêt s’est déjà porté, dans le passé, sur le mécénat et la bibliophilie d’Antoine Perrenot de Granvelle, il reste beaucoup à faire pour connaître l’état de ses collections et leur destinée, qu’elles soient constituées de livres, de médailles, de tableaux ou de tout autre objet propre à figurer dans le cabinet de curiosité d’un lettré du XVIe siècle.

Dans certains domaines, il existe des études très approfondies mais nous nous sommes rendu compte que celles-ci sont éparpillées car elles émanent souvent de chercheurs de diverses nationalités avec des angles d’approche différents. L’objectif est donc de réunir ces chercheurs afin d’avoir une vision plus nette et plus précise de cette famille qui compte parmi les plus importantes sur l’échiquier européen et d’offrir ainsi une synthèse cohérente, attendue par la communauté scientifique. Ce colloque rassemblera une vingtaine d’historiens, historiens de l’art, philologues et musicologues dont une moitié venue d’Espagne, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, d’Angleterre et de la République tchèque, et sera la première initiative d’envergure après les réunions pionnières de Besançon (Les Granvelle et l’Italie au XVIe siècle, 1992) et Louvain (Les Granvelle et les anciens Pays-Bas, 1994).

Un nouveau questionnement, fondamental à notre avis, doit aussi émerger à l’occasion de cette manifestation, c’est celui de l’importance de la culture classique et de l’Antiquité dans le rôle de mécène et de collectionneur de Granvelle mais aussi dans sa carrière administrative et politique, son rayonnement, car la culture des Antiques (récupérée et transformée par l’univers de la Renaissance), le goût pour cette période historique et pour la collection des antiquités est un des piliers de son existence, même s’il n’a pas produit une oeuvre humaniste en tant que telle. Cependant la modernité artistique est également présente dans l’univers des Granvelle et devra elle aussi susciter l’intérêt des chercheurs.

On examinera en particulier la formation, notamment universitaire, que reçurent les Granvelle, leur rôle de mécènes, de collectionneurs de manuscrits, de livres imprimés, de tableaux, monnaies et médailles, mais aussi celui de bâtisseurs (Palais Granvelle à Besançon et à Bruxelles, hôtel de Montmartin à Besançon, maisons-familiales à Ornans et Granvelle (Haute-Saône) ou encore leurs actions dans le domaine de l’architecture militaire) sans oublier leurs réseaux et relations et ceux de leur entourage.

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